« Chang San-Feng (960-1126) se rendit dans les monts Wudang, dans le Hubei, où il aimait discuter des classiques et de philosophie avec la population locale. Un jour, il était à l’intérieur récitant les classiques lorsqu’un oiseau plein d’allégresse se posa dans la cour. Son chant sonnait comme les notes de la cithare. L’immortel observa l’oiseau de sa fenêtre. L’oiseau scrutait, tel un aigle, un serpent lové sur le sol. Le serpent regarda l’oiseau et le combat commença. L’oiseau poussa un cri et fonça en déployant ses ailes. Le long serpent agitait la tête, ondulant çà et là pour échapper aux ailes de l’oiseau qui, frustré et déconcerté, retourna au sommet de l’arbre. L’oiseau fonça de nouveau en se battant avec ses ailes ; le serpent se contorsionnait encore et se portait soudain hors de danger grâce à un mouvement en spirale. Cela dura encore longtemps, sans coup décisif. Un moment plus tard, l’immortel sortit dans la cour. Le serpent et l’oiseau avaient disparu.
De ce combat, Chang San-Feng reçut une révélation : le serpent alliant force et souplesse reflétait, dans sa forme lovée, l’image des énergies yin et yang, symbole du Tai Chi Chuan, comprenant le principe du souple enveloppant le dur. Se fondant sur les transformations du Tai Chi (le Grand Ultime), le sage développa le Tai Chi Chuan pour cultiver l’énergie et l’esprit (shen), le mouvement et le repos, croissance et décroissance… »